AAT 99, Sidi Abdallah Meliti
Description
L’édifice antique de 54,37 x 39,76 = 2008,11 m2 est situé à 1 km au sud de la via a Karthagine -Thevestem, sur le bord d’un éperon rocheux (161-158 snm) qui s’élève env. 35 m au-dessus et au nord d’une anse de l’oued Siliana, pas loin d’une confluence d’un de ses affluents. La planimétrie du corps central de l’édifice antique est très régulière et bien conservée. Les pièces sont disposées autour d’une cour carrée d’environ 17.17 x 17.34 = 297.72 m2. L’angle sud-ouest de la structure s’est effondré à cause du glissement de la pointe de l’éperon. Le corps central a été construit au sommet de la colline, tandis que sur l’escarpé sud -à un niveau inférieur de 8 m par rapport au sommet- des citernes profitent du sous-sol de marnes brunes, qui sont imperméables (153 snm)1]. La citerne la mieux conservée consiste de deux camerae juxtaposées en longueur avec un mur commun, 93 m2. Les deux camerae sont divisées à l’intérieur en deux par un mur de refend. La superficie intérieure de chaque camera est de 15 m2, ça fait 60 m2 au total. Les voûtes sont presque entièrement conservées. Elles sont construites de moellons liés au mortier et mis en œuvre radialement à l’aide de cintres couvertes d’un lit de roseaux. Les vides laissés par les roseaux sont visibles là où l’enduit est écroulé. Les roseaux étaient revêtus de deux couches d’enduit, le premier rose de tuileau, le deuxième blanc de chaux. Les parois sont revêtues d’enduit hydraulique de tuileau, qui présente des empreintes d’un poinçon mises à échiquier par le maçon pour favoriser d’un part l’adhésion de l’enduit à la superficie de l’opus vittatum et de l’autre part l’adhésion de la deuxième couche d’enduit. D’une autre citerne à deux camerae située sur un niveau inférieur (147-149 snm) restent seulement des pans de mur revêtus à l’intérieur d’enduit de tuileau (6.3 m2). La fonction d’un mur arasé à même le sol à l’ouest, au pied de l’éperon, n’est pas claire. Deux orthostates au sud-est (151-152 snm) appartiennent à une structure dont la fonction ne peut pas être individuée en surface.
Pendant l’époque byzantine, au sommet de la colline, un édifice carré 17.17 x 17.34 = 297.72 m2 est inséré dans la cour en mettant des orthostates l’un à côté de l’autre et plus rapprochés que pendant les premiers siècles de n.è. Le flanc oriental de l’édifice est pourvu d’un montant puissant de porte pourvue d’une encoche transpercée à fond pour faire passer la sera (DU682RE001[Scheda]-002). Le montant est cassé en deux fragments. La baie de la porte mesure env. 2 m, le double des portes dans les fermes, à l’exception de l’entrée principale de l’agglomérat de fermes d’Aïn Ouassel qui est large de 2.78 m[2]. Le mur nord comprend des montants et un bloc d’un caniveau ou d’un montant pourvu d’une encoche destinée à la sera (DU682RE004[Scheda] et 005). En époque moderne, le coin nord-ouest du corps central est occupé par la petite Mzara de Sidi Abdallah Meliti composée par des blocs équarris antiques parmi lesquels un seuil à guillotine ou montant (DU682RE006[Scheda]). Le mur sud, du côté de l’oued Siliana, comporte un seuil à deux ‘rampes’ symétriques pour échanger les vantaux (133 x 61 cm; DU682RE003[Scheda]). D’ici l’accès maintenant est difficile à cause de l’escarpé. La présence du seuil fait soupçonner que le bord du sous-sol du sommet est écroulé. Plusieurs orthostates de la cour sont constitués de marnes brunes provenant de l’éperon sur lequel l’édifice a été construit [3]. Seulement ces orthostates présentent des encoches circulaires dans deux flancs opposés destinées à une pince ou louve de levage utilisée dans la phase de construction. À l’est du système d’orthostates du corps central on note une petite citerne aux angles arrondis de 3.8 m2, qui devait recueillir l’eau pluviale des toits en pente de l’édifice.
Vues la solide construction, la position dominante de la structure et l’absence d’éléments de presse omnipésents dans les fermes, on ne peut qu’aller d’accord avec l’interprétation de forteresse proposée déjà à la fin du 19me s. par les militaires Hilaire et Vellard. Leur site C correspond au site DU682, ici décrit. La céramique en surface semble suggérer une fréquentation à partir de la fin de l’époque républicaine jusqu’au début du Moyen Age.
[1] Perthuisot 1979: 10, zone de Turonien, marquée d’un reseau oblique turquoise et du sigle Ct2.
[2] Rus 4, 2019: 42.2.
[3] Perthuisot 1979, 10.
Bibliographie
Hilaire, Vellard 1896: 838: fig. 9, croquis de la topographie de la zone entre sites 683 (Coreva) et 632.’Trois autres ruines qui s’échelonnent jusqu’à trois kilomètres en amont d’Enchir-Dermoulia, le long de la vallée, en A, B et C, paraissent avoir été des postes d’observation destinés à éclairer et à garder le défile encaissé de la Siliana et à protéger la citadelle de Coreva contre une surprise de ce côté. Malheureusement ces ruines sont en si mauvais état qu’il est difficile de se prononcer nettement. Pourtant la constitution de ces édifices en grands matériaux, leurs positions excellentes qui commandent des coudes de la rivière et qui furent choisies de manière à leur permettre de voir le fond de la vallée tout en étant suffisamment dominantes pour qu’elles pussent communiquer entre elles, leur isolement, leur forme carrée ou bastionnée, l’aridité enfin et la nature rocheuse de la région où elles furent construites, l’absence de traces de moulins, de pressoirs, tout se réunit pour faire croire à des postes militaires et non à des ruines de fermes romaines. [p.839] La ruine C, beaucoup plus vaste que les deux autres (qui n’étaient probablement que des postes de correspondance assurant les communications entre l’ouvrage C et la citadelle de Coreva) est pourvue d’un réduit intérieur, plus fortement construit et moins détruit que le reste de l’édifice. –Cette ruine couvre environ 1,100 mètres carrés. – Deux grandes citernes, assez bien conservées, se trouvent à une vingtaine de mètres de l’angle sud-est (1).’
(1) A signaler, sur la Siliana, outre les vestiges de pont de l’Enchir-Dermoulia, des débris d’un aqueduc ou d’un barrage, à 600 mètres en amont de cet Enchir.’ (Voir site DU681, Rus 3, 2015: 39-40).
AAT99: Fortin avec réduit intérieur.
Hilaire and Vellard 1896, 838-9:
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